Jean-Marie DROT est mort … la culture perd son meilleur « passeur »

Publié le : 11 août 20213 mins de lecture

Jean-Marie Drot s’est éteint à l’âge de 86 ans à Chatou. Il s’est consacré toute sa vie à faire « passer » la culture auprès du plus grand nombre. Je connaissais bien Jean-Marie Drot, nous partagions beaucoup de choses, cette disparition est une perte pour le monde la culture. Il laisse une œuvre immense derrière lui comme documentariste et écrivain, ainsi que le souvenir d’un homme juste et passionné.

Il est né à Nancy, le 2 mars 1929, où il passera une bonne partie de son enfance. Nancy est aussi la ville où ma famille a longuement vécu. Il intègre la Lycée Louis-le-Grand à Paris puis l’Ecole normale supérieure. Etudiant brillant, sous la protection du père dominicain Jacques Laval, il est lauréat d’un concours de littérature américaine autour de l’œuvre de Melville, Moby Dick, qui lui permet d’étudier aux Etats Unis pendant une année.De retour en France, il débute sa carrière à la télévision avec l’appui du père Laval, entre temps nommé à la tête de la chaine de télévision du Vatican. Il y devient assistant réalisateur. Ses débuts sont foudroyants, il interviewe Rossellini, Visconti, Paul Claudel …

Très vite il rejoint en 1951la France avec l’appui de Jean d’Arcy, alors directeur de cabinet de François Mitterrand, ministre de l’information, il est embauché à la télévision française, en tant que réalisateur de documentaires.

C’est avec le « Les heures chaudes de Montparnasse » (1960) qu’il marque l’opinion publique. On retiendra aussi « le journal de voyage d’André Malraux », une série documentaire de 13 épisodes (1074-1975) .

Enfin, il devient en 1985 directeur de la Villa Médicis à Rome, où il restera 10 ans. C’est à la villa Médicis que je ferai sa connaissance, enfin. Car depuis plusieurs années, à de nombreuses occasions, on me demande si je ne suis pas parent avec Jean-Marie Drot, en raison d’une ressemblance frappante. C’est en voyage à Athènes ,que pour la première fois un jeune grec me demande si je ne suis pas parent avec un certain Jean-Marie Drot qui, à l’époque est conseiller culturel à l’ambassade de France et dirige le centre culturel français.

Passionné par ce pays, il met 20 ans à construire une belle demeure sur une île grecque, où j’aurai le bonheur de lui rendre visite.

Au cours d’une interview il dit ce qui le définit avec grâce ; « … la vraie démocratie dans les affaires culturelles, c’est de donner leur chance à ceux, qui à priori ne l’auraient pas ».

Il est l’auteur aussi de nombreux livres dont : « L’enfant fusillé » chez Galilée en 1985, « l’Ile » en 2006 aux éditions de Paris.

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