Il y a des vaches en pagaille. J’en croise tout le temps. Ce sont des vaches à grandes cornes. Au bord du Nil, à Jinja, il y a un golf. Et bien, même les vaches font du golf ! Elles l’entretiennent. Elles doivent brouter sur les roughs, ratiboiser les greens, et faire leurs besoins dans les bunkers. Euh ! j’aimerais pas être une balle perdue…

Enfin, à grandes cornes… Apparemment, il y a des vaches à grandes cornes sans cornes. Pas encore poussées ? Sciées ? Ce qui est curieux, c’est que des oiseaux blancs les suivent en permanence. Chacune a le sien. Il s’agit sans doute d’un mode symbiotique de cohabitation… il va falloir que je me renseigne.

Pendant que j’écris cette note légère sur les vaches ougandaises, il y a un exercice dans le camp. Des soldats ont pris position dans notre pâté de maison. J’entends les conversations, les rires. Si j’ai bien compris, ils resteront là toute la nuit. Pour le coup, je me sens protégée. Mais, pour être précise, en Ouganda, je ne me sens pas en danger. Un doux sentiment de sécurité s’est installé, même. Pays calme et gens souriants, bienveillants, amicaux.

Il n’y a plus de connexion internet et pas de téléphone. J’ignore si c’est lié. Ça fait deux jours que l’accès au réseau est difficile. Et même en ville, dans les bars branchés, on dirait que les ondes oublient Jinja, ou la snobent. Ça m’agaaaaaaace ! Faut que je me fasse une raison, il y aura des moments sans internet. C’est embêtant pour mon master à distance, mais faudra faire avec.

Je récapépète, j’ai eu droit : aux coupures d’eau ; aux coupures d’électricité ; aux coupures réseaux. J’ai fait le tour, parce qu’à part me couper le sifflet, j’vois pas…

Bref, pour en revenir à mes vaches à grandes cornes, j’ai pu assister à une scène extraordinaire. Les bêtes du coin avaient décidé de venir boire un p’tit coup. Elles se sont regroupées vers le point d’eau du pâté de maison. Le robinet est à ouverture latérale : à droite fermé, à gauche l’eau jaillit. Et bien l’une d’entre elle a poussé l’engin du museau et chacune a pu se désaltérer au jet. Jusqu’à ce que le berger vienne les faire fuir.

J’avoue, j’en suis restée coite !