Rythmes scolaires: Et pourquoi pas la semaine des quatres matinées?

Publié le : 05 septembre 20187 mins de lecture

Le débat fait rage depuis deux ans déjà sur le programme d’alignement des rythmes scolaires sur les dernières théories des chronobiologistes car c’est ainsi que l’on appelle les chercheurs qui s’intéressent aux problèmes d’adaptation du corps humains à la nature et à l’environnement qui nous entoure. C’est notre ex Ministre de l’Education Nationale Vincent Peillon qui était arrivé à son poste visiblement convaincu que le problème des performances très moyenne du secteur dont il venait de prendre la responsabilité résultait du non respect des rythmes biologiques dans les emplois du temps.

Et donc très vite, sur de lui et de la science, et visiblement sans discussions préalables avec les parents d’élèves sur leurs attentes en matière d’éducation, il nous affirma peremptoirement que « tous les spécialistes étaient d’accord » sur le fait qu’il fallait que nous mettions en place une organisation de la vie scolaire respectant les recommandations des chronobiologistes. Moyennant quoi tout serait résolu et nous remonterions dramatiquement dans ces classements Prisa européens qui, de toutes façons, ne veulent rien dire. Dont acte et c’était partie. Vincent Peillon également pour une position plus calme de député européen à Strasbourg et Bruxelles.

J’ai donc eu la curiosité de rechercher les bases scientifiques des assertions de Monsieur Peillon et voiçi ce que j’en ai tiré:

La chronobiologie est une science récente qui est née dans les années soixante et plus particulièrement au Symposium International de Biologie de Cold Spring Harbor aux Etats unis. A partir de là, les recherches sur ce sujet démarrèrent un peu partout dans le monde. Vous vous souvenez peut être d’ailleurs des études d’enfermement dans une grotte du spéléologue français Michel Siffre pour étudier la sensibilité de l’organisme humain à l’absence de repère temporel.

On demontra que l’homme, comme les animaux, avait une sorte d’horloge biologique interne qui fonctionne suivant un cycle circadien,- du latin circa diem qui veut dire proche d’un jour-, qui gère certaines caractéristiques physiques ou production chimiques comme la température du corps ou la synthèse d’hormones ou d’enzymes. Cette « horloge »serait situé dans le cerveau dans la zone que l’on appelle l’ Hypothalamus qui se trouve derrière les retines de nos yeux.On a même été capable d’identifier chez la mouche le gène, dit de l’horloge, de son ADN qui régule cette horloge biologique.

Pour donner un exemple, le cycle de la température du corps humain baisse à partir de 19hrs pour arriver à son point bas à 4h30 du matin puis remonte régulièrement jusqu’à son point haut de 19hrs. Ce sont en fait les productions par l’organisme de deux hormones qui régulent le sommeil en lien avec les variations ci dessus de la température du corps. L’une est le cortisol dont la sécrétion monte à partir de 2hr du matin pour atteindre un aximum entre 6 et 8hrs et permettre l’éveil spontané du corps.L’autre est lamélatonine ,l’hormone du sommeil, qui demarre vers 21 hrs et se poursuit jusqu’au pic du cortisol entre 6 et 8hrs du matin.

Il y a donc bien un mécanisme physiologique identifié qui relie certains comportements à cette horloge biologique. Par contre ce mécanisme fluctue également en fonction des saisons, des ages et de la puberté. Un enfant de 3/4 ans a tendance à se réveiller tôt alors qu’un enfant pubère ou prépubère a de la peine à se lever le matin! A cette période de la vie se passe un décalage de nos horloges biologiques de 1 hr à 1hr 30 qui fait que l’on se lève, mange, et se couche plus tard d’autant!

Autre facteur influencant ces rythmes, la luminosité! La moindre luminosité des mois d’hiver affecte les secrétions d’hormones et nous rend plus fragile et plus fatiguables. De même dans les pays du nord de l’Europe où le jour dure quasiment toute la journée en juin, les gens doirment moins et en ressentent plus de fatigue.

Une autre branche de la chronobiologie, la chronopsychologie est venue ensuite, et de manière peut être moins scientifique, apporter de l’eau au moulin des rythmes scolaires en rajoutant aux facteurs influant çi dessus, d’autres facteurs d’origine plus sociétale et humaine. C’est eux qui ont mis en évidence la variation dans la journée de l’attention des élèves. La même tache effectuée à différents moments de la journée ne donne pas le même résultat. D’où la courbe de vigilance de François Testu, le chercheur à qui l’on doit cette reforme, qui montre que l’attention des élèves augmente durant la matinée puis baisse au moment du déjeuner et remonte dans l’après midi sans attendre le pic de fin de matinée.

Autre facteur identifié par les chronopsychologistes. Le lundi est un jour sans, un jour où la courbe de vigilance générale ci dessus ne s’applique plus! Cet effet week end peut même empiéter sur,le mardi si l’on a eu un week end prolongé, Un jour où l’on ne devrait pas enseigner aux élèves.

Au total dans un monde idéal, chaque individu quasiment devrait avoir son propre emploi du temps ce qui est malheureusement impossible, sauf à pouvoir disposer « à l’ancienne », d’un précepteur.!

Comme vous voyez, le sujet est loin d’être simple et parfaitement cerné. Fallait il déjà en faire un élément fort de notre système éducatifs ou aurait il mieux valu de s’attaquer d’abord à d’autres causes des performances médiocres de notre système d’enseignement? Je vous laisse seul juges

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