Le jardin de la Résidence de France est squatté par une grue, l’oiseau qui est l’emblème de l’Ouganda. J’en ai demandé l’histoire à l’Ambassadrice. Cette jolie demoiselle est arrivée sous son prédécesseur. Un matin, elle était là et elle est restée. Elle se comporte comme un chat. Quand la famille est à table, elle vient quémander l’aumône aux restes du repas. Elle a cessé d’être sauvage et restera sans doute, dans ce beau jardin, jusqu’à sa dernière parade.
C’est réellement un oiseau superbe. Elle a joué la star, indifférente et fière, lorsque nous l’avons bombardée de photos.
Après le déjeuner, l’Adjudant Carole nous a embarquées, Morgane et moi, afin que nous rejoignions Jinja. Il y a moins de 100 kilomètres entre les deux villes, et même en prenant la route du nord, moins chargée que l’axe usuel (celui qui relie Kampala à Nairobi au Kenya), nous avons mis presque trois heures. Nous avons traversé de nombreux villages, contemplé la nature foisonnante mais domptée au bord des routes. Il y a toujours un groupe d’enfants, un marcheur, qui arpentent la chaussée.
Alors que nous approchions de Jinja, au creux d’une colline, nous avons longé un marais. Des papyrus ! Cette plante qui évoque le Nil.
C’est à la nuit tombée qu’enfin, jeudi soir, je me suis posée et que j’ai déballé mes valises. Je vais rester 9 mois dans cette chambre, à la caserne de l’École militaire de Jinja.