Ah! la concurrence entre énergéticiens !!

Vous savez que nous sommes un pays tout à fait rétif à la concurrence et qui privilégie en toutes choses les sociétés nationales, que ce soit pour le ferroviaire, l’électricité, le gaz et tout ce qui est considérée comme des services publics.  La philosophie de l’Union Européenne telle qu’elle a été inscrite dans le traité de Maastricht et signée par François Mitterrand ,c’est rigoureusement l’inverse,favoriser par tous les moyens la concurrence, le crédo de l’économie libérale pour faire baisser les prix, donner de la compétitivité à notre industrie et du pouvoir d’achat à nos citoyens.On aime ou on aime pas mais nous avons signé le traité!

Le secteur industriel  où la France donne le plus l’impression de trainer les pîeds, c’est l’électricité, pour laquelle EDFet GDF se partagent toujours 90pct du marché français et parmi les différentes sources d’électricité, l’électricite hydraulique:! Les Barrages,Nos Barrages dont Madame Batho, ex Ministre de l’Environnement, parle avec des sanglots dans la voie. Pensez donc des bijoux de famille, un trésor national qui n’est pas à vendre, un des piliers de la politique énergétique de la France et le résultat de la grande histoire de la houille blanche et de l’industrialisation des vallées de montagne.On en pleure presque. Pas question qu’une compagnie norvégienne, un énergéticien suisse  ou une compagnie allemande n’y mettte le grapin dessus!

Ca fait dix ans au moins que nous résistons à l’appel d’offre que nous devrions lancer pour en confier la gestion au moins disant  et tirer de lui le meilleur prix pour l’électricité produite et le meilleur prix de reprise des installations ou le loyer le plus élevé pour ces installations.

Nos barrages arrivent les uns après les autres, depuis 2012, en renouvellement de contrat de concession et nous aurions déjà du lancer les appels d’offres pour les renouveler depuis au moins trois ans. Il est impossible aussi de ne rien faire éternellement sans que l’Union Européenne ne s’en aperçoive et ne nous menace d’une amende. Alors, nous avons déjà, discrètement, acté la mise en concurrence de nos concessions hydroélectriques, sans débat public et noyée au milieu d’un texte économique ou d’un budget plus global. qui a été approuvé le 29 avril.Entre temps nous avons changé deux fois de Ministre, de Mme Batho à Monsieur Martin qui ne semble pas avoir rien fait dans ce domaine puis à… Ségolène Royal.

Cette dernière a décidé de prendre le problème à bras le corps, mais dans l’optique traditionnelle socialiste, c’est à dire en essayant de contourner l’obligation européenne de mise en concurrence. Sauf que ce n’est pas facile de contourner la règlementation européenne sans que la Commission ne s’en apercoive…

Elle a donc pensé à creer des intermédiaires, des sociétés d’économie mixte dans lesquelles l’état serait majoritaire et l’adjudicataire opérateur et minoritaire. Petit avantage pour l’adjudicataire, il aurait moins à payer pour la propriété ou la location du barrage, mais il partagerait les revenus en deux. Inconvénient pour lui néanmoins, sera  t il décisionnaire pour définir les investissements à réaliser ou les subira t il sans pouvoir rien dire?

Par contre ce système de société d’économie mixte et de concurrence sous contrôle est il acceptable pour la Commission de Bruxelles et vis à vis du traité de Maastricht? Ségolène est partie à Bruxelles pour consulter le Commissaire européen à la concurrence, Joaquim Almunia sur le sujet. Par contre, elle y est allée avec des demandes exhorbitantes en plus de son système de société d’économie mixte. Elle a souhaité en effet ne pas inclure dans un appel d’offre éventuel deux des secteurs les plus importants qui sont actuellement géré, l’un par EDF et l’autre par GDF Suez via sa filiale, la CNR, Compagnie du Rhône. Il s’agit des barrages sur la Dordogne et la Vézère d’un coté qui représentent 1500MW et des 19 barrages sur le Rhône qui en représentent 3000MW,soit au global 18 pct du parc hydraulique français.

Il faut avoir un gros coeur pour oser aller proposer à un Commissaire à la Concurrence européen de poursuivre les concessoins existantes sur 18 pct du parc et de placer le restant sous la tutelle des pouvoirs publics !!Mais Ségolène, comme vous savez, a un gros coeur.

Curieusement, il n’est apparu nulle part dans aucun journal de compte rendu sur ces discussions, ce qui n’aurait pas manqué d’être le cas si Ségolène avait réussi à obtenir un tel accord!! A suivre donc pour connaitre les arrangements  avec la réglementation européenne  et la fin de l’histoire.

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