Les gaz de schistes américains, même si, comme ci dessus, ils permettent à l’industrie chimique américaine de reprendre du poil de la bête, vont globalement coûter très chers aux majors du pétrole. Ces derniers en effet, sans doute du fait d’une certaine suffisance technique, avaient manqué l’émergence de ces ressources nouvelles qui ont surtout été développées par de nouveaux intervenants dans l’exploration pétrolière
- Les dites majors s’y sont donc mises avec retard et on voulu combler ce retard en rachetant, souvent à prix d’or, soit les dites sociétés soit des parts des gisements découverts. Pas de chance pour eux, du fait de l’afflux de gaz sur le marché les prix du gaz ont baissé dramatiquement aux Etats Unis (de 13 dollars le million de BTU en 2008 à 2 en 2012!) et avec eux la valorisation des gisements ou des sociétés rachetées dans les comptes de nos majors!
C’est ainsi que Shell par exemple qui avait dépensé 24 milliards de dollars en Amérique du Nord en a déprécié 2,1 l’année dernière et en prévoit de nouvelles pour les années à venir. Son ex patron a même déclaré que l’un de ses plus grand regrets était d’avoir fait ces investissements.
Même topo pour BP qui a annoncé vouloir filialiser ces actifs pour… les rendre plus agiles, synonyme de vente potentielle
- ExxonMobil qui a racheté XTO Energy en 2010 pour….35 milliards de dollars et n’a rien provisionné pour l’instant, a été interpellé par la SEC, l’autorité des marchés financiers américains, et a justifié son absence de provisionnement par la perspective d’une hausse du prix du gaz!
Pour ce faire, l’arme absolue serait….d’en exporter ce qui en ferait baisser la disponibilité aux Etats Unis et monter les prix.Mais cela nécessiterait des installations de liquéfaction de ce gaz et des installations portuaires pour accueillir des méthaniers. C’est effectivement en cours (grace à GDF Suez!) dans le golfe du Mexique mais ca prendra encore quelque temps….En attendant ca rame dans le gaz aux Etats Unis!
- Au total ce sont 15 milliards de dollars partis en fumée dans les comptes des pétroliers. Heureusement, ils sont solides, mais tout de même