Comprendre l’antisémitisme ; une réflexion d’Agnès Maillard

La couverture finale de mon livre

Six ans après, je retente l’aventure livresque avec un sujet encore moins évident que mes déblatérations en ligne.

En fait, tout part de mon dernier boulot vraiment très intéressant pour ma boite à moi qui va avoir 10 ans demain (quand même !). Il s’agissait d’écrire les textes d’une mini série de petits films qui ont pour ambition d’expliquer les fondements de la République aux ados comme ma fille. Un vrai défi, donc. Et en bossant sur les thématiques proposées, en recoupant les sources et les informations, je me suis rendu compte de deux choses

  1. Qu’il était effectivement plus que nécessaire de redéfinir les notions fondamentales de notre civilisation, d’autant plus qu’elles ont été gravement distordues ces dernières années
  2. Et que j’avais déjà fait une part du boulot, il y a 20 ans, en me cognant un sujet vraiment très difficile, mais aussi combien exigeant et important pour comprendre notre monde : l’antisémitisme.

Du coup, j’ai passé un été studieux à remettre en perspective tout ce qu’a impliqué l’antisémitisme dans la construction de notre société et tout ce que ces savoirs fondamentaux nous permettaient de comprendre des tensions actuelles.

Comprendre l’indicible, prendre le temps de jauger sa propre humanité, savoir comment se construit l’innommable et espérer, au bon du compte, être mieux armé pour éviter que l’Histoire ne se répète.

Il y a 20 ans, je profitais du cadre universitaire pour tenter de répondre à cette question lancinante : comment la Shoah avait-elle pu devenir possible ? Par quelle mécanique incroyable des millions de gens avaient-ils été convaincus de la nécessité de participer à l’industrialisation de la mise à mort de plusieurs autres millions de leurs congénères ?

Ce travail n’a pas changé le cours de l’histoire, il m’a juste donné des outils pour comprendre le monde dans lequel je dois vivre, un monde que je pensais débarrassé de la tentation antisémite par l’énormité du crime perpétré.

Et pourtant, ils sont toujours là, les apôtres de la haine, toujours actifs, toujours féconds et inventifs. Aujourd’hui, ils tissent leur toile gluante sur Internet et pondent directement des contrevérités et des approximations dans la tête d’un public de plus en plus nombreux

Je pense qu’ils ne sont jamais partis. Ils se sont juste adaptés à l’air du temps. Ils exploitent les conflits du Moyen-Orient pour semer la confusion dans les esprits, ils avancent masqués, par allusions pas toujours très subtiles. Ils recyclent les thèmes de leurs ennemis de toujours — la gauche de combat — détournent les discours altermondialistes, anti-système et même écologistes, ils s’inscrivent dans la lutte des classes, sauf qu’ils font des Juifs la seule classe dominante à abattre. Comme d’habitude.

Alors, du coup, j’ai ressorti mon travail de l’oubli, parce qu’il faut nécessairement se coltiner les fondements historiques, les lignes politiques et les concepts intellectuels pour poursuivre la lutte jamais achevée contre la banalisation du mal.

J’ai pas mal bossé sur la typographie, la mise en page pour vous rendre la lecture la plus agréable possible.

Côté cuisines, j’ai pu récupérer le mémoire d’origine dont j’avais perdu les sources grâce à l’OCR très performant de Google Drive, mais il m’a fallu un temps considérable pour corriger les erreurs de conversions. Pour ce faire, j’ai vraiment beaucoup apprécié les fonctions avancées de Sublime Text 3, surtout en gestion des sélections multiples à la volée et des corrections sur grands volumes via les expressions régulières.

Pour la mise en forme, les ajouts et les amendements de textes, ainsi que pour la capacité de compiler le texte dans des tas de formats différents, je continue à penser que Scrivener est le couteau suisse de la rédactrice et de l’écrivaine. La mise en page pour le format papier a été finalisée sous Libre Office qui en mode avancé est tout de même assez bluffant.

J’ai également exporté depuis Scrivener une version numérique Epub de bonne qualité que j’ai tout de même corrigé et amélioré via l’éditeur de ebook intégré à Calibre, qui est, lui, le couteau suisse de la lecture numérique. J’ai confié la distribution de la version numérique à Immatériel.fr, mais je n’ai pas encore de lien à vous proposer. Bien sûr, ce sera sans DRM !

Les confusionnistes du XXIe siècle n’ont rien à envier à leurs prédécesseurs comme conservateurs aigris et refusant tous les progrès sociaux. Sous prétexte de critiquer le système capitalisme qui est effectivement source de bien des maux modernes, ils stigmatisent en fait toutes les catégories de personnes qui gênent leur suprématie d’hommes blancs chrétiens, comme les étrangers, les femmes, les homosexuels et surtout les Juifs. Bien sûr, rien ne peut être énoncé aussi clairement que dans les années 30, mais critiquer la finance internationale en insistant lourdement sur la confession des supposés meneurs n’est pas anodin. Pas plus que de se plaindre de la partialité des médias en soulignant une supposée homogénéité confessionnelle des personnes y travaillant. Le tout arrosé de copieux clins d’œil sur l’air de « on se comprend, hein ! ». Car ce sont toujours dans les mêmes vieux pots crasseux que l’on mijote la même sale soupe à la grimace.

Source : Comprendre l’antisémitisme de Agnès Maillard (Couverture souple) – Lulu FR

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