La gauche française en panne …

Publié le : 28 septembre 20186 mins de lecture

François Hollande fait l’objet d’un « rejet » inédit sous la Vième République. Bien que Président, il n’est pas pour autant responsable de tout. D’autres sont aussi à la manœuvre dans cette séquence de délitement de la gauche. Les responsables de partis sont, bien entendu, comptables de cette crise majeure.

On ne saurait exonérer François Hollande de ses propres responsabilités, malheureusement pour lui, elles sont tellement évidentes, qu’il n’est pas besoin de les pointer. A-t-il été le catalyseur de cette incroyable flambée de bêtises à gauche, la « normalité » dont il fait preuve avec constance a-t-elle été le feu vert à « tout est permis » ? Tour d’horizon de la famille …

Le parti socialiste, on le savait retord, son histoire est riche de ces situations où le « s’entretuer » se cultive à foison : Mitterrand/Rocard, la désastreuse campagne de Ségolène Royale à la présidentielle où la rue de Solférino, siège du parti socialiste, faisait tout pour la déstabiliser, les congrès mortifères, entre autre celui de Reims avec un face à face désastreux Aubry/Royal etc… Aujourd’hui la fièvre est au maximum, au sein même de l’Assemblée, des députés socialistes affrontent leur propre majorité. Les différents gouvernements de Hollande ont été le lieu de cacophonies interminables. Valls devait y mettre bon ordre et pourtant, ces jours ci, encore Ségolène Royale s’est moqué publiquement de lui, à propos du projet d’aéroport de Notre Dame des Landes … pour lequel il rappelait la nécessité de démarrer les travaux en 2015, « Je lui laisse l’entière responsabilité de sa déclaration » a-t-elle tout simplement balancé.

Bref l’UMP a bien de la chance, elle peut elle même se consacrer à une entreprise d’auto démolition qui lui prend toute son énergie, les députés et caciques du Parti Socialistes sont là pour faire le boulot de l’opposition, même si cela paraît tout à fait surnaturel.

La loi Macron incarne une fois de plus cette « suffisance » de l’élite socialiste, Martine Aubry qui aurait eu la légitimité à incarner un futur pour les socialistes, exécute en public par le biais du journal le Monde le Ministre et son projet de loi, donnant le signal de l’hallali aux députés frondeurs. Et pendant ce temps là, la rue de Solferino est à ses fourneaux pour exécuter une petite popote bien tranquille aux petits oignons. Les militants, eux, cela fait longtemps qu’ils s’en sont allés, dans l’indifférence générale des cadres qui ne gèrent que leur petite ambition provinciale et cultivent leurs mesquineries de chaque jour.

Les « Verts », eux ont décidés de faire un concours avec leurs amis socialistes et de le gagner, sur le thème « quels seront les plus bêtes » ? Aussi minuscule que soit ce parti d’EELV, il trouve chaque jour le moyen d’afficher ses divisions à propos de tout et de rien. Se croyant solide de ses quelques élus à l’Assemblée et au Sénat, il en a oublié le score calamiteux de leur candidate Eva Joly à la présidentielle et surtout que ses sièges, il les tient de la seule volonté du PS de les leur céder. Mais bon, on claque la porte du gouvernement et depuis on minaude entre, il faut tout de même faire gaffe et qu’est-ce que l’on peut faire pour leur pourrir la vie au gouvernement. Et puis on réfléchit à la mise en place d’une candidature en 2017 qui assurerait la disparition de la gauche au deuxième tour de l’élection présidentielle … bref la droite est tranquille.

Les communistes ? Un coup avec Mélenchon, pour vite se fâcher avec lui dans un deuxième mouvement et des sourires aux socialistes sur le terrain pour tenter de garder leurs dernières mairies. Mais, comme les Verts, Pierre Laurent n’a t-il pas encore tout récemment déclaré qu’il ferait tout pour qu’il y ait une candidature de gauche, la vraie gauche à côté de celle du PS. Encore un allié déclaré de Marine le Pen.

Les Radicaux de Gauche, et oui ils existent encore, ne voulant pas être en reste de cette vaste manœuvre générale intitulée « tuons la gauche », ont tenté une minuscule opération de déstabilisation du gouvernement en menaçant de retirer leurs « deux » ministres alibis du gouvernement Valls … et puis effrayés par leur propre audace, ils se sont vite retirés.

Pendant ce temps là, le monde change à toute vitesse, la Chine devient la première puissance économique au monde, le futur est tous les jours déjà à notre porte, la crise perdure, le chômage est plus qu’endémique il grimpe encore ruinant peu à peu tout notre système de protection sociale menacé d’éclatement. Et … surtout le Front National devient le premier parti de France et ambitionne de gouverner le pays.

Certes l’histoire se souviendra de toutes ces « petites personnes » dites de gauche et leur évidente médiocrité, mais pour autant ce seront toutes les petites gens de ce pays qui en souffriront.

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