Les espoirs de Tsipras se dérobent

En une semaine, le ton des nouvelles autorités grecques s’est d’ailleurs fait moins bravache : « nous voulons dialoguer, nous ne sommes pas une menace pour l’Europe », a ainsi assuré le Premier ministre grec à l’issue de son entretien avec François Hollande. « L’Europe est notre maison commune » et la Grèce respectera « la règle de la cohabitation », a-t-il martelé. Au même moment, Yanis Varoufakis qui affirmait pourtant au lendemain des législatives du 25 janvier ne pas avoir besoin de l’aide internationale, rencontrait à Francfort Mario Draghi, le président de la Banque centrale européenne (BCE), pour l’implorer d’aider son pays « à garder la tête hors de l’eau » afin d’éviter la « faillite »

Désormais, Athènes tente de sauver les meubles en essayant d’obtenir quelques concessions de ses partenaires. Mais la tâche s’annonce ardue, le gouvernement allemand semblant avoir opté pour une ligne dure. Dans un document préparatoire à l’Eurogroupe (ministres des Finances de la zone euro) du 11 février, convoqué  la veille du sommet européen de Bruxelles, que l’agence de presse Reuters a révélé, le ministère des finances allemand exige une reddition pure et simple de Syriza. Pour Wolfgang Schäuble, ildoit renoncer à toutes ses promesses d’alléger l’austérité (notamment l’augmentation du salaire minimum et des petites pensions) et continuer à appliquer le mémorandum listant les réformes à accomplir. Il exige notamment que le programme de privatisation, suspendu par Athènes, reprenne, que la réforme des pensions soit poursuivie ou encore que la fonction publique soit amputée de 150.000 fonctionnaires supplémentaires (depuis 2010, leur nombre est passé de 900.000 à 656.000). De même, la Grèce devra continuer à dégager un surplus budgétaire primaire (hors intérêts de la dette) de 4,5 % du PIB, ce qui la prive de toute marge de manœuvre. Enfin, il n’est pas question que la Troïka disparaisse en dépit du refus d’Athènes de négocier avec des hauts fonctionnaires représentant la Commission européenne, la BCE et le FMI…

Une position de négociation, certes, mais qu’il ne faut pas sous-estimer. En effet, le gouvernement allemand a des contraintes de politique intérieure fortes : tout allègement du plan grec devra être validé par son parlement, ce qui n’est pas gagné, d’autant que cela redonnera de l’air aux europhobes de Alternativ für Deutschland qui menace la CDU de la chancelière allemande, Angela Merkel, sur sa droite.

Le gouvernement Syriza sait donc qu’il n’obtiendra pas d’avoir les coudées franches. Il s’est résolu à l’idée de rester sous surveillance, mais veut renégocier le mémorandum afin qu’il mette l’accent sur la réforme de l’État afin de le rendre efficace plutôt que sur les coupes budgétaires qui ont mis le pays à genoux. Un plan de quatre ans, selon des sources à Athènes citées par l’AFP, négocié avec l’Union, qui garantirait en échange le financement du pays en allégeant l’exigence d’un surplus primaire de 4,5 % du PIB. Athènes espère aussi obtenir une renégociation de sa dette, notamment en indexant le versement des intérêts (qui pour l’essentiel ne devront commencer à être payés à partir de 2023) sur la croissance. Alexis Tsipras s’est dit optimiste : «  je sais que l’histoire de l’Union européenne est une histoire de désaccords qui finissent en compromis ». La survie de son pays et, plus trivialement, de sa majorité, en dépend.

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