Pétrole: Tant va la cruche à l’eau qu’à la fin elle se casse?

Publié le : 02 octobre 20184 mins de lecture

Vous savez que l‘Arabie saoudite a choisi de se battre contre les producteurs américains de pétrole de schiste en conservant sa production inchangée et en suivant de ce fait les prix du baril à la baisse. Elle estime en effet que c’est aux producteurs américains d’assumer désormais  le rôle de régulateur du marché et plus à elle. Pourquoi en effet devrait elle baisser ses prix et ses revenus alors que ce sont les Etats Unis et ses producteurs qui sont responsables de l’abondance d’offre sur le marché mondial? Elle sait que, dans les environs de 50/65 dollars le baril, les dits producteurs ne peuvent gagner leur vie alors qu’elle même peut survivre dans ces conditions de marché défavorables pour au moins deux ans!

Autre facteur impactant ce marché, l’arrivée d’un producteur important mais interdit de marché par l’embargo,des pays occidentaux pour cause de non respect du Traité de Non Prolifération des armes nucléaires (TNP),l’Iran, à la suite de l’accord international de levée des sanctions contre ce pays. Il faudra pour cela attendre néanmoins la fin 2016 que l’ensemble des textes aient été signées et que la production iraniennne ait reprise suffisamment.

C’est l’IAE, Agence Internationale de l’Energie, qui suit de près les estimations de production future partout dans le monde, et publie régulièrement son estimation de la production mondiale pour les années à venir. Or elle vient, dans son dernier rapport mensuel de prévoir que la production mondiale devrait baisser de 400 000 barils/jour pour 2016 alors qu’elle prévoyait précédemment qu’elle augmenterait de 60 000 barils. Une baisse de la production des 4,3 Millions de barils/jours de 2015 à 3,9 en 2016.

On sait que les pétroles de schistes, du fait de leur implantation diffuse au sein des roches de schistes qui les contiennent, nécessitent, par opposition à l’exploitation du pétrole des gisements classiques, des forages en grand nombre pour assurer une production constante, ce qui rend leur exploitation plus coûteuse. Or on a déjà constaté, depuis le début de la crise actuelle, une forte baisse du nombre de puits exploités, de l’ordre de 50 pct, et on constate une forte baisse également de l’utilisation des équipements de forages. Les producteurs américains ne trouvent plus d’intérêt, à 45 dollars du baril,à entreprendre de nouveaux forages pour maintenir leur niveau de production.

C’est la matérialisation de ce que la politique de l’Arabie saoudite de conserver des prix du baril bas en maintenant sa production, commence à mordre sérieusement dans l’activité des producteurs américains.  Résultat on estime que la baisse de production de pétrole de schistes atteindra les 600 000 baril/jours d’içi mi 2016 à laquelle viendra s’ajouter, un peu partout dans le monde, la baisse des productions devenues non rentables du fait de la baisse du prix du baril. Au total une baisse de production de 700 000 barils/j contre l’arrivée sur le marché de 4 à 500 000 barils/j de pétrole iranien qui arriveront en 2016 sur le marché.

Faites les comptes. Une baisse de production de 400 000 barils/j de fin 2015 à mi 2016 qui devrait se traduire par une tension sur les prix du baril vers les 60 dollars au 1er trimestre 2016 avant que ne commence à apparaitre le pétrole iranien qui le ramènera vers les 45/50 dollars.

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