Jean-Marie Le Pen : des flagrants délires à la fournée (1)

Publié le : 27 août 201822 mins de lecture

Jean-Marie Le Pen, le père du Front national, n’est jamais à une ou deux petites phrases scandaleuses près. La dernière à propos de Patrick Bruel semble avoir creusé pour la première fois un fossé entre père …et fille. Retour sur ses flagrants délires. Première partie.


Nouveau pavé dans la mare. Le 6 juin 2014, le président d’honneur du Front national a fustigé Guy Bedos, Yannick Noah, Madonna et Patrick Bruel, et, en évoquant ce dernier, a déclaré : « On fera une fournée la prochaine fois ! » (« Journal de bord » n°366, vidéo hebdomadaire du FN qui a été supprimée du site).

Des déclarations qui ne sont pas très éloignées de celles prononcées il y a presque trente ans, le 26 octobre 1985 : « Je dédie votre accueil à Jean-François Kahn, à Jean Daniel, à Yvan Levaï, à Elkabbach, à tous les menteurs de la presse de ce pays. Ces gens-là sont la honte de leur profession. Monsieur Lustiger me pardonnera ce moment de colère, puisque même Jésus le connut lorsqu’il chassa les marchands du temple, ce que nous allons faire pour notre pays. » (fête bleu blanc rouge au Bourget).

Sa fille présidente du FN qui, contrairement à lui, voudrait exercer le pouvoir, a dû immédiatement éteindre le feu du pyromane pour garantir sa respectabilité : « Je suis convaincue que le sens donné à ses propos relève d’une interprétation malveillante. Il n’en demeure pas moins que, avec sa très longue expérience qui est celle de Jean-Marie Le Pen, ne pas avoir anticipé l’interprétation qui serait faite de cette formulation est une faute politique dont le Front national subit les conséquences. Si cette polémique peut avoir une retombée positive, c’est celle de me permettre de rappeler que le Front national condamne de la manière la plus ferme toute forme d’antisémitisme, de quelque nature que ce soit. » (« Le Figaro » du 8 juin 2014).

Le même jour, Le Pen père avait pourtant fait ce communiqué qui pourrait viser notamment sa fille : « Le mot « fournée » que j’ai employé dans mon journal de bord hebdomadaire n’a évidemment aucune connotation antisémite, sauf pour des ennemis politiques ou des imbéciles. ».

Jean-Marie Le Pen est maintenant un vieillard qui va atteindre les 86 ans le 20 juin prochain, mais il ne fait nul doute qu’il a gardé tout son esprit et son habileté. Ancien député élu à l’âge de 27 ans avec la vague poujadiste (le 2 janvier 1956), il fut élu constamment député européen depuis le 17 juin 1984 et en particulier réélu ce 25 mai 2014 pour un nouveau mandat de cinq ans (il aura 91 ans à la fin de ce dernier mandat !).

Régulièrement, Jean-Marie Le Pen lance des phrases à scandale. Il en a sorti de nombreuses à son actif. En voici quelques-unes notables.

Le 28 février 1983, il a évoqué l’arrestation du nazi Klaus Barbie, le boucher de Lyon, en ces termes : « C’est une affaire bassement électorale. ».

Le 14 mars 1984, il a harangué ses militants en provoquant la haine et même, de véritables appels au meurtre. Quand il a dit : « Badinter ? », la salle a répondu : « Juif ! ». Le Pen : « Lustiger ? », la salle : « À morts les Juifs ! ». Le Pen : « Madame Veil ? », la salle : « Au four crématoire ! » (meeting du FN à la Mutualité).

Le 6 mai 1987, il a parlé des malades du sida, maladie qui revient comme un leitmotiv dans ses propos : « Les sidaïques, en respirant du virus par tous les pores, mettent en cause l’équilibre de la Nation. (…) Le sidaïque (…), celui-là, il faut bien le dire, est contagieux par sa transpiration, ses larmes, sa salive, son contact. C’est une espèce de lépreux, si vous voulez. » (« L’Heure de Vérité » sur Antenne 2).

Le 2 juin 1987, il a montré toute l’étendue de sa galanterie à propos d’une jeune ministre : « Madame Barzach ramasse les plumes et se les plante où  je pense. » (séance à l’Assemblée Nationale).

Le 13 septembre 1987, il a provoqué le plus grand scandale : «Je suis passionné par l’histoire de la Seconde Guerre mondiale. Je me pose un certain nombre de questions. Je ne dis pas que les chambres à gaz n’ont pas existé. Je n’ai pas étudié spécialement la question. Mais je crois que c’est un point de détail de l’histoire de la Seconde Guerre mondiale.
(…) Si, c’est un point de détail ! Voulez-vous me dire que c’est une vérité révélée à laquelle tout le monde doit croire, que c’est une obligation morale ? (…) Il y a eu beaucoup de morts, des centaines de milliers, peut-être des millions de morts juifs et aussi des gens qui n’étaient pas juifs. Je suis étonné de devoir, à chaque émission de télévision et de radio, répondre à des questions qui prennent une forment inquisitoriale. (…) Je dis qu’il y a des historiens qui débattent de ces questions. »
 (« Grand Jury » sur RTL). Propos qui ont été renouvelés le 5 décembre 1997 aux côtés de l’ancien Waffen SS Franz Schonhüber : « Dans un livre de mille pages sur la Seconde Guerre mondiale, les camps de concentration occupent deux pages et les chambres à gaz dix à quinze lignes, ce qui s’appelle un détail. » (conférence de presse à Munich). Quelques jours après son émission sur RTL, le 18 septembre 1987, il avait évoqué l’explosion de la bombe nucléaire sur Hiroshima le 6 août 1945 de manière tout autant provocatrice : « Un
détail de l’histoire aérienne de la guerre. »
.

Le 20 janvier 1988, il a insulté une personne défunte en la calomniant : « Des Français comme les Oussekine, on peut s’en passer (…). On se souvient de la mort du petit casseur gauchiste nommé Malik Oussekine. Malgré son état de santé lamentable, il n’avait pas hésité à attaquer en pleine nuit les forces de police chargées du maintien de l’ordre. » (Journal du FN varois).

Le 1er juin 1988, il a agité le chiffon de la peur de l’autre : « Voter socialiste, cela signifie que d’ici dix à quinze ans, la mairie de Marseille sera dirigée par un Maghrébin. » (meeting électoral à Marseille).

Le 2 septembre 1988 (deux mois avant la mort de son bras droit Jean-Pierre Stirbois), il s’en est pris à un ministre centriste : « Monsieur Durafour et Dumoulin, obscur ministre de l’ouverture dans laquelle il a d’ailleurs immédiatement disparu, a déclaré : « Nous devons nous allier aux élections municipales, y compris avec le Parti communiste, car le Parti communiste, lui, perd des voix tandis que l’extrême droite ne cesse d’en gagner ». Monsieur Durafour-crématoire, merci de cet aveu ! » (université d’été du FN au Cap d’Agde).

Autre ministre d’ouverture, Lionel Stoléru fut interpellé par Jean-Marie Le Pen le 5 décembre 1989 en lui demandant s’il avait la « double nationalité » au cours d’un duel télévisé sur la Cinq animé par Jean-Claude Bourret. Lionel Stoléru lui demanda alors : « Laquelle ? » et Jean-Marie Le Pen de répondre : « Je ne sais pas, je vous demande. ». Stoléru : « Non, je suis français. » en précisant : « Être juif, ce n’est pas une nationalité. Jusqu’à présent, c’est une religion. ». Le Pen : « Parfait, sinon j’aurais été un peu gêné. ». Peu avant, Lionel Stoléru lui avait expliqué que pour réprimer le travail clandestin, il avait organisé des descentes de police : « Sur ce problème du travail au noir, j’ai moi-même organisé des descentes dans le Sentier, des opérations coup de poing. », et Jean-Marie Le Pen lui a répondu : « Vraiment ? Vous pourriez faire une rafle, c’est le cas de le dire ! ».

En janvier 1990, Jean-Marie Le Pen a précisé sa philosophie générale : « L’établissement, qu’il s’agit de renverser par une révolution de salut public, désigne la classe politique qui impose aujourd’hui son pouvoir. Les droits de l’Homme sont les tables de la Loi. Il a ses évangiles selon saint Freud et saint Marx. Il a son clergé, ses architectes et ses maçons. Son lieu de culte, le Panthéon républicain, ses rites, il prêche la morale. Le Front national a pour devoir d’assurer le retour des vraies élites, après avoir dépouillé la société française des corps parasitaires qui l’enserrent et l’asphyxient. (…) Ainsi advient-il, dans l’histoire des sociétés, des élites décadentes, des oligarchies coupées du peuple qu’elles avaient pour mission de servir et qu’elles ont trahi au bénéfice de leurs privilèges. (…) Nous nous proposons de dépouiller la société française des corps parasitaires qui l’enserrent et l’asphyxient. Il est logique que, de ce fait, les mass media du système veuillent étouffer le cri du peuple que nous exprimons contre l’établissement. La claque est au service de qui la paie. » (mensuel « Identité » : « Déstabiliser l’établissement »).

Le 2 décembre 1990, il a lancé une nouvelle campagne d’affichage du FN (qui fut interdite par la justice le 22 janvier 1991) : « D’ardentes campagnes basées sur le sigle SIDA vont être menées partout. Ce sigle veut dire : S comme socialistes, gaspilleurs et destructeurs ; I comme immigration tiers-mondiste ; D comme délinquance, désordre, décadence ; A comme affaires, car les scandales politico-financiers sont devenus le pain quotidien honteux du système. » (conférence de presse citée par l’AFP).

Toujours obsédé par le nazisme, le 18 mars 1991, Jean-Marie Le Pen rumina : « Les politiciens internazis, corrompus et hypocrites du PS, et au premier rang François Mitterrand (…), ne se contentent pas de détrousser l’État et les citoyens. ».

Le 26 février 1995, il a commenté la mort du lycéen Ali Ibrahim, assassiné dans le dos quatre jours auparavant par des colleurs d’affiches du FN, ainsi : « Il s’agit d’un drame de l’autodéfense (…). Je le considère comme une victime ainsi que ceux qui se trouvent impliqués dans cette affaire, victimes de l’atmosphère qui règne dans ces banlieues (…). Ce genre d’événement arrive toujours trois ou quatre jours avant que je ne sois appelé à m’exprimer sur un grand média. ». Le 18 avril 1995, il a récidivé sur la mort d’Imed Bouhoud, assassiné par des skinheads au Havre : « Un simple dérapage ! ».

Le 21 juin 1995, il s’en est pris à Patrick Bruel alors que le FN venait de gagner les municipales à Toulon : « Toulon devra se passer des vocalises du chanteur Benguigui, qui a décidé de ne pas honorer ses contrats. Je ne crois pas qu’on en mourra à Toulon (…). Ces jappements de chiots mal lavés n’empêcheront pas le FN de continuer son action politique en faveur des Françaises et des Français, traités comme des parias dans leur propre pays. ».

Le 7 août 1995, il aurait prôné la violence comme action politique : « Je ne crois pas que nous pourrons gagner par les urnes. Il va falloir utiliser les armes. Je vous conseille à tous, dès la rentrée, de vous inscrire dans un sport de combat : la violence évite parfois de longs discours. » (université d’été du FN, selon un jeune militant qui a quitté le FN mais la réalité de ces propos a été fermement démentie par le FN).

Le 20 avril 1997, il a voulu montrer sa (supposée) bonne foi en jouant faussement le candide : « Que faut-il que je fasse pour ne pas être raciste ? Épouser une Noire ? Avec le sida, si possible ? »(cité dans « Le Monde »).

Le 12 janvier 2005, il a soutenu : « L’Occupation allemande n’a pas été particulièrement inhumaine, même s’il y eut des bavures, inévitable dans un pays de cinq cent cinquante mille kilomètres carré. » (« Rivarol »). Propos qu’il a confirmés le lendemain : « C’est vrai (…). Si on compare l’Occupation allemande de la France avec l’occupation d’un certain nombre d’autres pays européens, proportionnellement, c’est en France que celle-ci a été la moins douloureuse. » (RTL).

Le 20 février 2007, il a exprimé son empathie pour les chasseurs avec son mauvais goût habituel de la formule : « Dans le Marais de Paris, on peut chasser le chapon sans date d’ouverture ou de fermeture, mais dans le marais de Picardie, on ne peut chasser le canard en février. » (congrès de la Fédération nationale de la chasse).

Le 4 avril 2008, il est revenu une énième fois sur les crimes nazis : « Je ne me sens pas obligé d’adhérer à cette vision-là. Je constate qu’à Auschwitz, il y avait l’usine IG Farben, qu’il y avait quatre-vingt mille ouvriers qui y travaillaient. À ma connaissance, ceux-là n’ont pas été gazés en tout cas. Ni brûlés. » (mensuel « Bretons » n°32 publié le 24 avril 2008).

Le 21 février 2012, il s’est justifié à propos de ses fréquentations douteuses : « Oui, je ne suis pas chargé de traquer les criminels de guerre désignés par l’opinion publique, moi. Quand je vais quelque part, j’essaie de m’informer et j’essaie de m’informer le plus directement possible. Et en effet, rencontrer Karadzic, c’était une manière de se renseigner. » (iTélé).

Le 4 juillet 2013, il a décrit ainsi les « Roms » : « Vous avez quelques soucis, paraît-il, avec quelques centaines de « Roms » qui ont dans la ville une présence urticante et disons …odorante. » (meeting à Nice). Il les avait décrits déjà le 22 septembre 2012 d’une manière aussi peu flatteuse : « Les « Roms » volent naturellement, comme les oiseaux. » » (université d’été du FN à La Baule).

Enfin, le 20 mai 2014, l’avant-dernier en date, il a donné sa solution pour résoudre le problème de la démographie en Afrique : « Monseigneur Ebola peut régler ça en trois mois ! » (à Marseille). Le lendemain, il s’est enfoncé en voulant se dédouaner : « Moi, je suis un adversaire résolu de tout ce qui touche à l’intégrité des populations, mais on n’y peut rien. Je ne maîtrise pas ces phénomènes, j’essaie de voir quels vont être les équilibres de demain que nous devons prendre en compte. (…) Comme les guerres nucléaires ou internes, [le virus Ebola]est de nature à modifier cette évolution [démographique], qui en elle-même, est catastrophique. » (conférence de presse à Valence).

Ce court aperçu n’est évidemment pas exhaustif de tous les dérapages lepéniens, et on se demande s’ils sont mûrement réfléchis ou le résultat d’une spontanéité qui donne mesure du fond réel de sa pensée. Toutes ces polémiques lui ont valu une activité judicaire très intense accompagnée parfois de condamnations et même de périodes d’inéligibilité.

Pense-t-il vraiment ce qu’il dit lorsqu’il lâche les petits scandales tout au long de sa très longue carrière (plus de cinquante-huit ans !) ? Ces nombreuses polémiques provocatrices ont-elles pour objectif de faire parler de lui ? Ou veut-il seulement se faire plaisir avec des bons mots douteux ? Est-ce une stratégie personnelle pour éviter une trop grande ascension électorale d’un parti qui a atteint un niveau record aux dernières européennes ? Il vient de se rendre compte à ses dépens que le FN qu’il avait fondé le 5 octobre 1972, qui était son bébé, un ramassis de groupuscules d’extrême droite, lui échappe de plus en plus depuis la succession de sa fille, le 16 janvier 2011, qui voudrait tant changer l’appellation en rassemblement bleu marine (elle aussi est abonnée aux tendances égocentrées).

Le FN et Jean-Marie Le Pen ont intrinsèquement la même philosophie politique. Parfois, elle s’est exprimée de manière plus crûe, en fonction des personnalités qui ont adhéré à ce parti. Dans le programme du FN pour les élections législatives de juin 2002, il est ainsi clairement posé : « Le cinéma est un art à part entière qui est né en France (les frères Lumière) et s’y est particulièrement épanoui : le Front national s’honore d’avoir compté dans ses rangs un des plus grands metteurs en scène français, Claude Autant-Lara. ».

Et justement, parlons de Claude Autant-Lara (1901-2000). Il a été élu député européen sur la liste menée par Jean-Marie Le Pen le 15 juin 1989 pour présider la première séance de la nouvelle assemblée en juillet, en tant que doyen (le FN avait l’habitude de faire élire à la proportionnelle les doyens des assemblées élues) pour démissionner ensuite. En septembre 1989, il avait doctement expliqué : « [Simone Veil] devrait s’occuper de sa cuisine, ce serait beaucoup mieux… Que vous le vouliez ou non, elle fait partie d’une ethnie politique qui essaie de s’implanter et de dominer. Oh ! Elle joue de la mandoline avec ça [les camps d’extermination]. Mais elle en est revenue, hein ? Et elle se porte bien… Bon, alors quand on me parle de génocide, je dis : en tout cas, ils ont raté la mère Veil ! (…) La gauche actuelle [est]dominée par la juiverie cinématographique internationale, par le cosmopolitisme et par l’internationalisme. (…) Oui, évidemment, [je suis pour le révisionnisme]. Quand on regarde les choses d’un peu près, on voit bien qu’on est bourré d’histoires, de mensonges… Auschwitz… Le génocide, on n’en sait trop rien. Le prétendu génocide… (…) N’est pas génocide qui veut ! » (interview dans le mensuel « Globe »).

Le cinéaste était coutumier de telles déclarations, puisque le 18 novembre 1983, il avait spontanément raconté : « La guerre a provoqué le départ de nombreux cinéastes qui gagnèrent les États-Unis. Il y avait des places vacantes dans les studios.

L’Occupation, ce fut le bon temps, je ne crains pas de l’affirmer. Les Allemands nous avaient délivré de l’influence détestable des Américains. » (interrogé par la presse en marge d’un colloque sur Stendhal à Lausanne).

Que Marine Le Pen le veuille ou non, le parti que son père a fondé et qu’elle préside depuis trois ans a une longue histoire, sulfureuse, et quand ses grandes références culturelles se montrent autant antipatriotes qu’un Claude Autant-Lara, heureux de la débâcle de la France, on a le droit de douter de la sincérité des dernières déclarations de la députée européenne qui fut élue une troisième fois pour rien (son inactivité au sein du Parlement Européen n’est pas très efficace dans la défense de la nation française)…

Je reviendrai dans un autre article sur l’une de ses premières véritables prestations dans un grand média public, qui a été diffusée en septembre 1982.

  http://www.agoravox.fr/actualites/politique/article/jean-marie-le-pen-des-flagrants-153128

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