La guerre du gaz naturel vue de Roumanie

Publié le : 27 août 20184 mins de lecture

La Roumanie dispose de réserves à même de couvrir ses besoins internes pour une période de six mois…

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La tour Gazprom

La Fédération de Russie a imposé ce lundi à l’Ukraine le prépaiement du gaz, dans les conditions où Kiev a accumulé une dette de 4,5 milliards de dollars, pour les 15 milliards de mètres cubes de gaz importés. L’introduction du paiement à l’avance a été suivi par la suspension des livraisons de gaz pour la consommation interne de l’Ukraine. Les gazoducs transitant par l’Ukraine acheminent actuellement le seul gaz destiné aux consommateurs de l’Europe communautaire.

Selon le correspondant à Moscou de Radio Roumanie, les déclarations ultérieures des deux parties laissent peu de chances à une solution rapide à la crise et des pourparlers à ce sujet ne devraient pas avoir lieu avant l’automne prochain. Plusieurs pays de l’UE ont fait savoir que le contexte actuel ne leur crée pas de problème, même s’il n’est pas sans influer sur les quantités de gaz. Aux termes des réglementations en vigueur, chaque pays est tenu de prévoir des réserves.

La Roumanie est moins menacée, car elle a sa propre production de gaz. Le premier ministre Victor Ponta estime que le pays peut tenir bon six mois durant. En plus, le ministre de l’énergie, Răzvan Nicolescu, a déjà pris des mesures supplémentaires, en sollicitant aux compagnies d’extraction de reporter les éventuels travaux de révision des sondes pétrolières afin d’assurer une production maximale de gaz.

Une des variantes censées assurer la sécurité énergétique sur le long terme est l’exploitation des ressources gazières de la mer Noire. Lundi dernier, lors d’un entretien avec le vice-président de la compagnie ExxonMobil, le chef du cabinet de Bucarest a souligné la nécessité d’accélérer le programme de forage dans le plateau continental de la mer Noire.

En ce qui la concerne, l’UE ne prend pas au tragique l’échec des récentes négociations trilatérales au sujet du gaz russe. Elle espère toujours dans la stabilité du transit du gaz, en dépit des plaintes déposées par le géant gazier russe Gazprom et la compagnie  ukrainienne Naftogaz auprès de la Cour d’arbitrage de Stockholm. Dans une déclaration ce lundi à Bruxelles, le commissaire européen à l’énergie, Günther Oettinger, rappelait que l’UE avait proposé un plan  pour régler le conflit gazier russo-ukrainien, par le remboursement d’ici la fin de l’année de la dette de Kiev.

Les analystes politiques de Bucarest estiment que l’action de Gazprom relève du chantage et de la rétorsion. Et ce parce que ladite compagnie prétend que ce n’est pas le prix démesurément grand exigé par Moscou, mais les dettes de Kiev qui se trouve à l’origine du différend opposant les deux parties. Les mêmes analystes trouvent que cet épisode aux graves conséquences économiques est à placer dans le contexte du conflit plus ample entre les deux pays et même de la confrontation entre l’Est et l’Ouest.

(trad. Mariana Tudose)

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