L’Allemagne, nouvelle puissance continentale depuis 25 ans

Publié le : 01 octobre 201824 mins de lecture

 « Les voyages à titre personnel vers l’étranger peuvent être entrepris sans condition (motif du voyage et condition de parenté). Les autorisations seront données dans de brefs délais. Les services compétents de la Police du peuple ont pour ordre d’accorder immédiatement les autorisations de quitter le territoire, même sans que les conditions pour une sortie du pays soient remplies.

(…) Les sorties du pays sont possibles par tous les points de passage de la RDA vers la RFA comme vers Berlin-Ouest. (…) Pour autant que je sache, cela entre en vigueur… c’est maintenant, immédiatement. » (Günter Schabowski, porte-parole du comité central du SED, 9 novembre 1989 à 19 heures 57, à Berlin-Est).

C’est toujours intéressant de revoir l’histoire pour comprendre le présent et même imaginer le futur. Il y a exactement vingt-cinq ans, le 3 octobre 1990 à zéro heure, l’Allemagne a été réunifiée, ou plus précisément, la République démocratique d’Allemagne a accédé à la zone de validité de la Loi fondamentale (Constitution) de la République fédérale d’Allemagne (Beitriitt der DDR zum Geltungsbereich des Grundgesetzes der BRD).

Helmut Kohl a eu la clairvoyance qu’il était possible, après la chute du mur de Berlin, de réunifier les deux Allemagne. Pour cela, il fallait faire vite et accepter quelques sacrifices financiers, en particulier la parité des deux marks. Comme avec De Gaulle dans les années 1960, le politique a largement prévalu sur les considérations économiques et financières avec la Réunification. Et pourtant, étrangement, c’est quand il y a cette volonté politique forte que l’économie se porte bien. En revanche, sans volonté politique, ou plutôt, en absence de vision à long terme, avec seulement des considérations comptables de boutiquiers, l’économie ne tient pas la route. En échange de la Réunification et du maintien des frontières extérieures à l’Allemagne, il y a eu le Traité de Maastricht et l’Union Monétaire Européenne, en d’autres termes, l’abandon du Deutsch Mark et l’installation de la Banque centrale européenne à Francfort.

La chute du mur de Berlin

Cette réunification a été une accélération dans l’histoire européenne (« die Wende », le tournant). Cela a commencé le 2 mai 1989 quand la Hongrie a accepté de laisser partir en Autriche des Allemand de l’Est venus rejoindre l’Allemagne de l’Ouest. La Hongrie et l’Autriche, centres névralgiques de l’Europe par où toutes les migrations passent.

Le 11 juin 1989, alors que les Polonais allaient élire une nouvelle Diète pour la première fois (vraiment) démocratiquement dans un État satellite de l’Union Soviétique, le Chancelier ouest-allemand Helmut Kohl confiait que les chances d’une réunification étaient très faibles. Il a cependant dit à Mikhaïl Gorbatchev le 14 juin 1989 : « Regardez ce fleuve qui coule. Il symbolise l’histoire, elle n’est pas statique. Vous pouvez canaliser ce fleuve, c’est techniquement possible. Mais s’il déborde, il va rencontrer d’autres rivages et prendre d’autres voies pour atteindre la mer. C’est ce qui se passera avec l’unité allemande. ».

Quant au vieux potentat est-allemand, Erich Honecker (1912-1994), secrétaire général du Parti communiste est-allemand (le SED), il promettait encore cent ans de mur de Berlin : « Le mur existera encore dans cinquante et même cent ans si les causes de son existence ne sont pas encore éliminées. » (19 janvier 1989 à Berlin). Petit bémol pour qui observait bien : Mikhaïl Gorbatchev, chef de l’URSS, avait annoncé que les Soviétiques n’interviendraient pas en Allemagne de l’Est, laissant ainsi supposer que les révoltes populaires ne se termineraient pas dans un bain de sang comme ce fut le cas à Budapest en 1956 et à Prague en 1968.

La fin de l’été 1989 était de plus en plus contestataire. Des manifestations le 4 septembre 1989 à Leipzig amorcèrent le mouvement qui n’allait pas s’arrêter, chaque lundi. Le 9 octobre 1989, 70 000 personnes manifestèrent à Leipzig. Le 16 octobre 1989, ce furent 120 000 manifestants, le 23 octobre 1989, 320 000. Le 30 octobre 1989, il y a eu un demi-million de manifestants à Berlin-Est. Ordre avait été donné par Egon Krenz (78 ans aujourd’hui), pourtant réputé comme un dur, aux forces de l’ordre de ne pas intervenir, ce qui a encouragé les manifestants. Lors du quarantième anniversaire de la RDA, le 18 octobre 1989, Erich Honecker fut limogé sur pression du Président du Conseil des ministres Willy Stoph (1914-1999) et remplacé par Egon Krenz. Le 7 novembre 1989, le gouvernement est-allemand de Willy Stoph démissionna à son tour. Le 8 novembre 1989, le Politburo du comité central du SED démissionna aussi. Il n’y avait plus de pouvoir.

C’est désormais dans les livres d’histoire : dans la soirée du 9 novembre 1989, les soldats est-allemands laissèrent passer à Berlin les manifestants qui voulaient se rendre à l’Ouest. Le premier poste frontière a ouvert vers 23 heures, après les déclarations, trois heures avant, d’autorisation de sortie du territoire de Günter Schabowski (86 ans aujourd’hui), porte-parole du comité central du SED. Le mur de Berlin s’effondra de lui-même. L’indécision, les hésitations, le conservatisme, et probablement l’incompétence du pouvoir communiste dépassé, lâché par le grand frère de Moscou, permirent une issue pacifique exceptionnellement joyeuse de l’Allemagne de l’Est. Au Bundestag, à Bonn, alors en séance, émus par ces événements inespérés, les députés se sont levés pour chanter l’hymne national.

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La transition Modrow

La gestion de l’après-chute du mur de Berlin fut laissée au seul pouvoir est-allemand, Gorbatchev ayant renoncé à tout interventionnisme. Il faut bien se rappeler aussi que le 24 août 1989, le premier gouvernement non communiste dans un pays communiste avait été investi, celui de Tadeusz Mazowiecki en Pologne, y compris par les communistes, malgré un scrutin électoral qui avantageait encore les communistes.

Le 13 novembre 1989, Hans Modrow (87 ans aujourd’hui) fut nommé Président du Conseil des ministres de l’Allemagne de l’Est (le titre exact était Ministre-Président). Considéré comme « réformateur », il était membre du comité central du SED et chef du SED de Dresde où il avait dialogué avec les manifestants. Parmi les membres de son gouvernement nommés le 18 novembre 1989, Lothar de Maizière (voir plus loin), chargé des questions religieuses avec le titre de Vice-Ministre-Président.

Son programme se résuma à l’organisation d’élections libres et à organiser des tables rondes avec les différentes « forces vives » du pays (opposition et Églises). Il supprima le rôle moteur du SED de la Constitution est-allemande, assurant ainsi le pluralisme politique. Le 3 décembre 1989, Egon Krenz fut également poussé à la démission. Ce fut Manfred Gerlach (1928-2011) qui lui succéda comme Président du Conseil d’État, l’équivalent de chef de l’État. Le 9 décembre 1989, Gregor Gysi, un communiste réformateur de 43 ans qui avait fait preuve d’une grande éloquence devant les 500 000 manifestants du 4 novembre 1989, a été désigné à la tête du SED qui fut dissous le 16 décembre 1989 et remplacé par le SED-PDS puis par le PDS le 4 février 1990. Hans Modrow a nommé le 5 février 1990 au sein de son gouvernement huit ministres sans portefeuille représentant l’ensemble de l’opposition.

Au Conseil européen de Strasbourg des 8 et 9 décembre 1989, les États membres de la CEE ont approuvé la possibilité d’une Réunification allemande à la condition qu’elle s’effectuât de manière démocratique. Le Conseil européen de Dublin des 28 et 29 avril 1990 confirma que l’intégration de la RDA dans la CEE serait effective avec la Réunification sans avoir besoin de réviser les traités européens.

Diplomatiquement, François Mitterrand était plutôt agacé par l’accélération des événements encouragée par Helmut Kohl. La Réunification allait changer l’équilibre européen. Néanmoins, la France ne pouvait refuser ce qu’elle avait espéré depuis quarante ans, et insista en échange sur le maintien des frontières actuelles de l’Allemagne. La monnaie unique européenne fut également dans la dot du mariage.

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Les dernières élections en RDA, mais les premières pluralistes

La chambre fut dissoute après l’adoption de la nouvelle loi électorale du 20 février 1990. Il pouvait désormais y avoir plusieurs listes concurrentes (auparavant, le pouvoir dressait des listes uniques de candidats et les électeurs devaient les approuver, ou pas).

Le 18 mars 1990 furent en effet organisées les premières élections législatives pluralistes en RDA (avec concurrence des candidats). Ces élections furent très prisées avec un taux de participation de 93,4%. Les démocrates-chrétiens et leurs alliés ont largement gagné le scrutin avec 48,0% des voix et 192 sièges sur 400. Les sociaux-démocrates du SPD menés par Ibrahim Böhme (1944-1999) ont obtenu 21,9% des voix et 88 sièges. Les anciens communistes menés par Gregor Gysi (67 ans aujourd’hui) et regroupés au sein du PDS, ultra-majoritaires dans la précédente chambre élue le 8 juin 1986 (ils menaient une coalition ayant 500 sièges sur 500), ne sont arrivés qu’en troisième position avec 16,4% des voix et 66 sièges. D’autres formations ont obtenu des sièges comme les libéraux (23 sièges avec 5,7% des voix), les écologistes (20 sièges avec 4,9% des voix) et le Parti paysan (9 sièges avec 2,2% des voix).

La surprise du scrutin, alors que le SPD était donné favori, ce fut la grande victoire de la CDU. Cela a indiqué que les électeurs est-allemands étaient favorables à la réunification rapide de leur pays, thème de campagne de la CDU.

Lothar de Maizière (75 ans aujourd’hui), lointain descendant d’un huguenot réfugié à Berlin après la révocation de l’Édit de Nantes, accéda à la Présidence du Conseil des ministres du 12 avril 1990 au 2 octobre 1990 (il cumula avec le poste de Ministre des Affaires étrangères à partir du 22 août 1990) tandis que Sabine Bergmann-Pohl (44 ans à l’époque), médecin pneumologue élue députée CDU, est devenue chef de l’État du 5 avril au 2 octobre 1990 (succédant à Manfred Gerlach et à ce titre première et unique femme), en tant que Présidente de la Chambre du peuple. Le dernier gouvernement est-allemand fut composé de ministres CDU, le SPD (initialement réticent à y participer) et le BFD (libéraux).

La Réunification

Les démarches pour aboutir à la Réunification sont allés très rapidement. En six mois, tout était juridiquement, politiquement et diplomatiquement bouclé.

Le 8 mai 1990 fut signé un premier traité entre la RDA et la CEE (future Union Européenne) sur le commerce et la coopération commerciale et économique.

Les députés est-allemands ont rétabli les cinq Länder est-allemands qui avaient été supprimés en 1952 au profit de quinze districts. Cette renaissance des Länder était nécessaire pour entamer le processus de réunification.

La RFA et la RDA ont signé le Traité d’union économique, monétaire et social à Bonn le 18 mai 1990 (Staatsvertrag). Il aboutit notamment à l’adoption le 1er juillet 1990 du Deutsche Mark comme monnaie pour la RDA avec une parité égale avec l’ancienne monnaie est-allemande. Dans une allocution télévisée célébrant cette union monétaire, Helmut Kohl déclara : « Grâce à nos efforts communs, nous allons réussir à ce que le Mecklenburg-Poméranie-Occidentale, la Saxe-Anhalt, le Brandebourg, la Saxe et la Thuringe se transforment bientôt en paysages fleuris où il fera bon vivre et travailler. » (1er juillet 1990).

Dans la nuit du 22 au 23 août 1990, le Chambre du peuple vota la déclaration d’adhésion de la RDA à la RFA par l’utilisation de l’article 23 de la Loi fondamentale de la RFA qui permet à un Land allemand de faire une déclaration unilatérale d’adhésion au domaine d’application de la Loi fondamentale si celui-ci n’était pas en vigueur lors de son adoption le 8 mai 1949.

Wolfgang Schäuble, Ministre de l’Intérieur de la RFA à l’époque (l’actuel Ministre des Finances), et Günther Krause (62 ans aujourd’hui), Sous-Secrétaire d’État auprès de Lothar de Maizière pour la RDA, ont négocié le Traité d’unité des deux États allemands (Einigungsvertrag) qui fut signé le 31 août 1990. Le Bundestag de la RFA (442 pour, 47 contre, 3 abstentions) et la Chambre du peuple de la RDA (299 pour, 80 contre, 1 abstention) ont ratifié le Traité le 20 septembre 1990, avec effet au 29 septembre 1990. Dans ce traité fut décidés l’intégration des cinq Länder est-allemands à la RFA, le statut de Berlin unifié et reconnu comme unique capitale de la RFA (à la place de Bonn) et quelques modifications juridiques. Sans que cela ne fût explicitement évoqué, ce traité signifiait également que la RDA intégrait l’Union Européenne (à l’époque, CEE).

Parallèlement à ce traité fut signé le 12 septembre 1990 le Traité de Moscou qui établissait les relations entre, d’une part, les deux Allemagne (représentées par Hans-Dietrich Genscher et Lothar de Maizière, les Ministres des Affaires étrangères respectifs), et d’autre part, les quatre Alliés présents militairement en Allemagne à la fin de la guerre, à savoir les États-Unis (James Baker), l’Union Soviétique (Edouard Chevardnadze), la France (Roland Dumas) et le Royaume-Uni (Douglas Hurd). Ce traité a rétabli la pleine souveraineté de l’ensemble de l’Allemagne, a figé les frontières de l’Allemagne sur celles fixées en 1945, ce qui empêcherait toute revendication territoriale ultérieure auprès de la Pologne (Silésie, Prusse orientale, Poméranie orientale, etc.), a obligé l’Allemagne à rendre constitutionnel son caractère pacifique, et à ne pas détenir ni fabriquer d’armes de destruction massive. D’autres points pratiques ont été évoqués, comme le départ des troupes du Pacte de Varsovie avant décembre 1994.

La Réunification allemande a eu lieu officiellement à minuit dans la nuit du 2 au 3 octobre 1990. Helmut Kohl a réussi son pari de réunifier l’Allemagne moins de onze mois après la chute du mur de Berlin. À la Porte de Brandebourg, à Berlin, ce fut une nuit de fête et d’émotion : « Pour moi, c’était un rêve devenu réalité, quand, au son de l’hymne national allemand, le drapeau noir rouge or s’est dressé devant le Reichstag dans la nuit du 2 au 3 octobre 1990. » (Helmut Kohl dans « Je voulais l’Unité allemande », 1996).

L’Allemagne est donc devenue un pays de 82 millions d’habitants, le plus peuplé d’Europe (hors Russie), et avec une superficie de 356 910 kilomètres carré, le cinquième pays le plus étendu d’Europe (hors Russie), après l’Ukraine, la France, l’Espagne et la Suède.

Les élections fédérales du 2 décembre 1990

144 membres de la Chambre du peuple de la RDA élus le 18 mars 1990 ont siégé au Bundestag comme observateurs jusqu’aux élections législatives du 2 décembre 1990.

Une campagne électorale et un nouveau Bundestag sont venus appuyés naturellement la Réunification. Ce fut sans surprise que la coalition CDU/CSU-FDP menée par Helmut Kohl fut reconduite avec une large victoire, 319 sièges sur 662 (soit +96) avec 48,2% des voix, tandis que le SPD remporta 239 sièges (+53) avec 36,1% des voix, les libéraux du FDP 79 sièges (+33) avec 11,9% des voix, les anciens communistes du PDS 17 sièges (+17) avec 2,6% des voix. 165 nouveaux sièges avaient été créés pour accueillir la représentation est-allemande. Les grands perdants furent les Verts qui ont perdu 34 sièges.

Helmut Kohl a été réélu Chancelier d’Allemagne le 17 janvier 1991 par 378 voix contre 257 et disposa d’une majorité de 398 sièges sur 662. Il a formé ainsi son quatrième gouvernement le 18 janvier 1991, en y nommant notamment une jeune Est-allemande de 36 ans, docteur en chimie quantique, qui fut porte-parole du gouvernement Lothar de Maizière puis élue députée CDU au Bundestag en décembre 1990 : une certaine Angela Merkel, au poste de Ministre des Femmes et de la Jeunesse (puis, du 17 novembre 1994 au 27 octobre 1998, au poste de Ministre de l’Environnement, de la protection de la nature et de la sûreté nucléaire).

La coalition CDU/CSU-FDP gagna encore les élections suivantes, du 16 octobre 1994 mais avec une plus courte majorité en raison des difficultés économiques et sociales engendrées par la Réunification.

Épilogue sur les principaux acteurs

La Stasi (police politique à ne pas confondre avec cette remarquable personnalité) qui persécuta des milliers de citoyens est-allemands fut dissoute le 2 octobre 1990 en même temps que la RDA.

Erich Honecker fut exclu du SED le 3 décembre 1989, et arrêté quelques jours en janvier 1990. Il a ensuite fui à Moscou le 13 mars 1991 puis à l’ambassade du Chili à Moscou jusqu’à son arrestation le 29 juillet 1992. Son procès sur les 68 morts par répression commença le 12 novembre 1992 à Berlin. Le 3 décembre 1992, il justifia le mur de Berlin et ne regretta rien. Grâce à ses avocats, il sortit de prison le 13 janvier 1993 libéré des procédures judiciaire en raison de son cancer (ce qui choqua les familles des nombreuses victimes). Il gagna Santiago du Chili où vivait sa fille (mariée à un Chilien) pour y trouver asile politique et y mourut le 29 mai 1994.

Son épouse Margot Honecker (88 ans aujourd’hui) avait rejoint le Chili dès 1992. Ministre de l’Éducation (je devrais dire de l’Idéologie communiste) pendant un quart de siècle, de 1963 à 1989, Margot Honecker était très crainte, surnommée la Sorcière violette et Miss Bildung (Missbildung veut dire malformation, et Bildung éducation, le nom de son ministère), considérée comme une ultra du régime communiste, prête à défendre encore aujourd’hui la répression de la Stasi, les morts du mur de Berlin, la séparation d’enfants de leurs parents opposants pour faire des adoptions au sein de familles idéologiquement sûres, et l’enseignement du maniement des armes à des enfants qu’elle avait introduit dans les programmes scolaires (au grand dam des parents, des Églises, etc.).

Willy Stoph fut en prison du 3 décembre 1989 à février 1990 puis de mai 1991 au 14 août 1992, et en raison de son incapacité à se défendre, le tribunal de grande instance de Berlin renonça à le poursuivre en juin 1993 à propos des victimes du mur de Berlin. Egon Krenz fut condamné en août 1997 à six ans de prison pour meurtre, responsable de la mort de quatre personnes qui voulaient franchir le mur de Berlin. Günter Schabowski fut expulsé du SED-PDS le 21 janvier 1990, n’avait plus de situation professionnelle, et fut condamné en août 1997 à trois ans de prison pour les meurtres commis au mur de Berlin (peine définitive le 8 novembre 1999). Schabowki purgea sa peine de prison de décembre 1999 à décembre 2000 et fut le seul dirigeant est-allemand à avoir assumé ses responsabilités en reconnaissant sa culpabilité indirecte.

Manfred Gerlach adhéra au FPD (libéraux démocrates) en décembre 1990 mais en fut exclu le 23 novembre 1993 en raison de sa collaboration avec l’Union Soviétique. Hans Modrow est devenu président d’honneur du PDS et a été élu en décembre 1990 député au Bundestag.

Lothar de Maizière est devenu ministre spécial du gouvernement d’Helmut Kohl du 3 octobre 1990 au 19 décembre 1990. Il a dû abandonner son action politique une fois accusé d’avoir collaboré avec la Stasi. Son cousin Thomas de Maizière, lui aussi CDU, est l’actuel Ministre de l’Intérieur d’Angela Merkel, du 28 octobre 2009 au 2 mars 2011 et depuis le 17 décembre 2013 (il fut aussi Ministre de la Défense du 3 mars 2011 au 17 décembre 2013 et ministre spécial du 22 novembre 2005 au 28 octobre 2009).

Sabine Bergmann-Pohl fut elle aussi ministre spéciale du gouvernement d’Helmut Kohl du 3 octobre 1990 au 18 janvier 1991. Elle fut élue députée CDU au Bundestag de décembre 1990 à septembre 2002. Elle fut ensuite nommée Sous-Secrétaire d’État à la Santé du 18 janvier 1991 au 26 octobre 1998 jusqu’à la défaite de la CDU aux élections législatives du 27 septembre 1998. Günther Krause est lui aussi devenu ministre spécial du 3 octobre 1990 au 18 janvier 1991 puis Ministre des Transports du 18 janvier 1991 au 6 mai 1993, date à laquelle il démissionna en raison de certaines affaires financières le concernant.

Deux autres personnalités est-allemandes furent intégrées au gouvernement fédéral le 3 octobre 1990 comme ministres spéciaux, à savoir le président du Parti libéral démocrate est-allemand et docteur en mathématiques Rainer Ortleb (71 ans aujourd’hui), nommé ensuite Ministre de l’Éducation et de la Science du 18 janvier 1991 au 3 février 1994, et le président de l’Union sociale allemande (DSU, faisant partie de la coalition du gouvernement Lothar de Maizière, équivalente est-allemande de la CSU), lui aussi docteur en mathématiques, Hansjoachim Walther (1939-2005) qui quitta le gouvernement après l’échec cinglant de son parti aux élections fédérales du 2 décembre 1990.

De nouveaux murs…

La République démocratique d’Allemagne n’a été qu’un régime fantôme basé sur le mensonge et la dictature. Elle a été le symbole du Rideau de fer, avec le mur de Berlin qui a coupé l’Europe en deux blocs. Aujourd’hui, d’autres murs s’érigent dans des pays au centre de l’Europe.

Le 21 septembre 2015 a été annoncée pour le 7 octobre 2015 une intervention commune au Parlement Européen du Président français François Hollande et de la Chancelière allemande Angela Merkel à propos des réfugiés du Proche-Orient.

La dernière intervention commune à Strasbourg des deux têtes de l’Exécutif de la France et de l’Allemagne remonte au 22 novembre 1989, avec François Mitterrand, Président en exercice du Conseil Européen, et Helmut Kohl, Chancelier allemand, en présence de Jacques Delors, Président de la Commission Européenne, et de Valéry Giscard d’Estaing, président du groupe ADLE au Parlement Européen. C’était deux semaines après la chute du mur de Berlin. À l’époque, justement, il s’agissait d’évoquer la Réunification allemande…

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