Campagne de financement participative pour Dolibarr

Publié le : 10 septembre 20186 mins de lecture

Le lancement c’est fait en quasi quatimini par un tweet d’Alexandre Spangaro.

L’objectif de cette campagne portée par la société d’Olivier Olivier Geffroy est d’améliorer les modules comptabilité avancée & banque présents dans Dolibarr. Présente dans le cœur de Dolibarr depuis la version 3.7.1, elle s’active par une petite manipulation.

La comptabilité est un incontournable de la gestion d’entreprise, une obligation légale. Sa tenue est souvent externalisée à un cabinet comptable. L’entreprise émet des factures et avoirs, reçoit des factures de ces fournisseurs. Tout cela générant des mouvements financiers sur le ou les comptes de la société.

Dans mon cas et comme beaucoup de petites structures, j’ai choisi d’externaliser totalement ma comptabilité. Je fournis tous les mois les documents, qui sont ensuite saisis par le cabinet comptable pour ensuite permettre l’établissement de toutes les déclarations nécessaires. Pour rien au monde je ne souhaiterais gérer cela moi-même  Je n’ai donc pas besoin de logiciel de comptabilité.

Ce n’est pas le cas de tout le monde et pas mal de chefs d’entreprises souhaitent réaliser eux-mêmes leur comptabilité. De plus, arrivé à une certaine taille l’embauche d’un comptable s’impose. Se pose alors la question du logiciel de comptabilité.

L’absence d’une véritable comptabilité dans Dolibarr est pour certaines structures un point bloquant dans l’adoption de cet ERP. Le module de comptabilité avancé vient en partie combler ce manque et permet de générer des journaux comptables qui peuvent être fournis à son comptable lui évitant une ressaisie. Cependant ce module demande encore à être amélioré. Mais pour cela il faut des moyens.

C’est l’objectif de cette campagne de financement. Disons-le tout de suite, si j’ai souscrit c’est plus par « devoir de contribution » que par conviction intime que c’est ainsi qu’il fallait s’y prendre. J’ai souscrit aussi à cause des deux personnalités qui ont lancé cet appel et qui me semblent crédibles pour porter ce projet.

Je n’ai donc aucun regret d’avoir mis un billet de 500 € sur la table. L’argent doit me brûler les doigts ou c’est l’approche de Noël, mais cette semaine fut déraisonnable avec un autre billet de 500 € pour Framasoft. Je ne produis pas de code, il est donc normal de contribuer financièrement.

J’ai cependant des interrogations sur la façon dont l’initiative est perçue et sera supportée par le reste de la communauté Dolibarr. Pour l’instant rien sur le site de Dolibarr ni sur les listes utilisateur, ce qui laisse à penser que cette campagne et la nécessaire communication autour n’a pas été planifiée avec l’association Dolibarr. Sur les six retweets, trois proviennent de comptes m’appartenant… Laissons passer le week-end et le temps faire son œuvre, je suis probablement trop dans l’instantanéité.

J’ai lu en fin de journée un long fil sur le Forum sans aucun lien avec cet appel à participation, mais avec la gouvernance du projet. Je ne développerais pas plus, si ce n’est que l’on retrouve cet éternel clivage entre ceux qui prônent un pilotage par la demande utilisateur (indépendamment des souhaits des développeurs) et ceux pour qui compte d’abord le code, les utilisateurs étant assez grands pour se débrouiller par eux-mêmes avec ce qu’on leur fournit. Vous savez probablement dans quels camps je me situe….

En tout état de cause, je vais pousser l’information à mes quelques clients Dolibarr dont au moins un va avoir besoin de ce module comptabilité en 2016. Je ne sais pas comment va se dérouler le projet, ni dans quels délais ni pour quel résultat. Les plus prudents me diront que dans ces conditions, cet appel à financement est potentiellement mal « gaulé ».

Ils n’ont pas complètement tort, le logiciel libre continue d’ignorer des modèles de financement alternatif et notamment l’utilisation des fonds de dotation qui sont de simples associations. Cependant elles ouvrent la possibilité de faire appel au mécénat et donc offre aux donateurs des réductions d’impôts. Mais ce n’est qu’un maillon d’une approche plus globale de la gouvernance des logiciels libres (rires au fond de la salle). Sur ce dernier point, j’ai baissé les bras. Il faudra probablement un électrochoc pour provoquer une prise de conscience. Mais il est probable qu’il sera déjà trop tard.

Essayons en tout cas de continuer d’avancer en encourageant les bonnes volontés quand il s’en trouve même si elles n’ont pas choisi le cheminement que vous aviez espéré. Au moins sont-elles du bon côté de la force

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